Uranus,
l'autre Seigneur des Anneaux
par Richard Doyle
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Je vous présente cet article (diffusé pour la première fois le 26 mars 2009 dans le mensuel d’Univer-site, Reconnaissance n° 119) alors qu’au moment de la pleine Lune du 27 mai 2010 (axe Gémeaux/Sagittaire) Uranus va pénétrer le signe du Bélier (tropical).
L’une des facultés dévolues à ce que j’appellerai l’intelligence uranienne, c’est celle de la synthèse, qui est mise en évidence par la régence hiérarchique[1], et donc liée à l’Esprit, d’Uranus sur le signe du Bélier, alors que l’utilisation « intelligente » de cette faculté nous permet de réunir des propositions divergentes en innovant et en créant de nouveaux concepts desquelles émergeront un nouvel équilibre, faisant écho au signe complémentaire du Bélier, celui de la Balance, qui est également sous la régence ésotérique d’Uranus, et donc liée à l’Âme.
[1]L’enseignement du Maître Djwal Khul définit trois niveaux de régence, ou de gouverne par signe : l’orthodoxe qui régit notre expérience dans notre Corps physique et notre environnement matériel; l’ésotérique qui régit l’expérience de notre Âme dans notre environnement spirituel; le hiérarchique qui régit l’expérience de notre Esprit dans notre environnement Universel ou Galactique.
Le symbolisme de ce principe se retrouve dans le glyphe du signe du Bélier alors que les deux cornes représentent les deux points de vue divergents qui fusionnent au centre.
Ainsi, pour la communauté astrologique, l’un des mots clés désignant l’essence de la planète Uranus c’est le vocable « CHANGEMENT ». Et c’est cette même qualité qui fascine la communauté astronomique alors que cet astre froid et lointain passionne de plus en plus les astronomes en raison de la variabilité de son aspect.
En effet, lors du passage de la sonde Voyager II, en janvier 1986, les scientifiques purent observer de près pour la première fois le visage d’Uranus. Mais contrairement à Jupiter et Saturne, Uranus présenta en lumière visible une physionomie décevante, absente de traits caractéristiques ou de traces proéminentes qu’auraient pu laisser des perturbations atmosphériques. Dans les faits, Uranus était tellement inintéressante, que les scientifiques la comparèrent à une balle de tennis verdâtre bleutée.
Uranus vue par Voyager II
janvier 1986
Mais Uranus est tout, sauf une planète insipide. Ce qu’elle nous dévoila en 2004, alors que des observations menées à l’observatoire Keck d’Hawaii permirent d’identifier une trentaine d’énormes formations nuageuse associée à de terribles tempêtes comportant des vents soufflants à plus de 400 km/h, générant des CHANGEMENTS RADICAUX d’aspect durant les 18 heures constituant la journée uranienne. Une autre surprise uranienne pour les astronomes, qui jusqu’à cette année-là trouvaient Uranus un peu trop calme pour une géante gazeuse.
Uranus vue par le télescope Keck
juillet 2004
Voir sur le site Futura-Sciences l'article du 24 octobre 2012, "Uranus révèle une météorologie étonnante".
Uranus, la planète
Uranus est la septième planète de notre système solaire contemporain, et la troisième plus grosse après Jupiter et Saturne, les 2 géantes gazeuses. Neptune et Uranus étant les géantes de glaces. Les géantes constituent le quatuor qui règne dans la partie dite externe de notre système solaire, et donc situé au-delà de la ceinture principale d’astéroïdes.
Avec les connaissances que l’on a aujourd’hui (mars 2009) de cette planète on sait qu’elle est environ quatre fois plus grosses que la Terre, et l’on pense qu’elle est constituée d’un petit noyau rocheux situé au cœur d’une atmosphère extrêmement dense composée de gaz, d’une couche de glace d’eau, d’ammoniac et de méthane. Ces constituantes sont ensuite enrobées par une épaisse couche d’hydrogène, d’hélium avec des nuages de méthane et d’ammoniac, et de l’eau glacée. Sa température de surface avoisine les -214 °C Uranus est accompagné d’un cortège de 21 satellites connus et possèdent un système annulaire comportant au moins 13 anneaux.
La structure et l’atmosphère uranienne
C’est à Windsor Road, en Angleterre ( 51°33'29 N 0°07'09 Ouest ) le 13 mars 1781 à 22:30, que le musicien et astronome amateur William Herschel[2], en compagnie de sa sœur Caroline (qui a annotée précisément l'heure de l'observation), observant par hasard la constellation des Gémeaux, remarqua un petit point lumineux qui se déplaçait par rapport aux étoiles environnantes. Il crut qu’il venait de découvrir une nouvelle comète, qu’il n’annonça que le 26 avril 1781. Mais le calcul de l’orbite de cet objet par les plus éminents astronomes européens de l’époque[3] révéla qu’il était en fait une planète gravitant à plus de 18 fois la distance Terre/Soleil (UA) sur une orbite relativement circulaire. Ce n’est qu’en 1783 que Hershel reconnaîtra lui-même ce fait.
[2]William [Wilhelm Friedrich] Herschel (astéroïde nº 2000) est né le 15 novembre 1738 à Hannover en Allemagne. Son Soleil de naissance se situe 22 ° Scorpion formant un trigone exact au Point de Révélation Solaire de la découverte d’Uranus, 22 ° Poissons. Avec la découverte d’Uranus, Herschel passa du statut d'astronome amateur, et obscur, à celui de sommité astronomique mondiale.
[3]C’est l’astronome et mathématicien suédois-russe Anders Johann Lexell (astéroïde nº 2004) qui fut le premier à appliquer le modèle mathématique d’une planète au nouvel objet découvert. Les paramètres orbitaux d’Uranus furent calculés pour la première fois par Pierre-Simon Laplace (astéroïde nº 4628) en 1783.
Cet astre devenait la première planète découverte depuis l’Antiquité, et ce, malgré le fait qu’il se situe à la limite de notre perception visuelle. Il semble en effet qu’il avait échappé à l'attention des astronomes/astrologues de l’Antiquité et du Moyen Âge. Puisque c'est uniquement à son périhélie (au plus prêt du Soleil) qu'Uranus peut être observé à l'oeil nu, et ce, dans des conditions d'obsevations des plus favorables. Sinon elle demeure non visible à l'oei nu.
Cependant, l’on retrouve dans les archives du Royal Greenwich Observatory des indications permettant d’affirmer que cet astre fut observé à quinze reprises avant 1781, et qu’il fut même inscrit pour la première fois en tant qu’étoile en 1690 par John Flamsteed, alors qu’il le catalogua sous la dénomination de 34 Tauri.
Avec la découverte de cette nouvelle sphère planétaire, les limites de notre système solaire se sont trouvées à être repoussées du double de la distance connue à cette époque, passant de 10 à 20 UA[5].
[5]1 Unité Astronomique = la distance Terre/Soleil
Auparavant, Saturne était la référence nous permettant de définir la limite de notre système planétaire. Saturne était donc le seuil que l’on devait franchir avant de pénétrer dans la sphère étoilée des astres fixes. On peut d’ailleurs entrevoir dans le vocable Uranus/Ouranos, qui signifie en grec ancien « ciel étoilé ou firmament », une référence à l’espace défini par l’ancien concept de la sphère étoilée, même si cette planète n’est pas cette voute étoilée.
On peut également percevoir le concept du repoussement des limites dans son symbole astronomique qui, à la base, est un amalgame de ceux du Soleil et de Mars, alors que pour les Grecques, le dieu Ouranos représentait une combinaison des essences du Soleil et du dieu Arès (Mars)[6]. Son symbole astrologique fut créé par Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande en 1784 pour souligner la découverte d’Uranus. Le glyphe suggère une petite sphère surmontée d’un H, suggérant le nom d’Herschel.
[6]Note astrologique : On notera ici, comme mentionné au début de cet article, le lien entre Mars et Uranus dans leurs régences sur le signe du Bélier, ainsi que l’exaltation du Soleil dans ce même signe. On notera également que dans le thème de la découverte d’Uranus ~ 13 mars 1781 ~ que le Soleil se situait 23 ° Poissons (trop) double carré à Uranus 24 ° Gémeaux ~ Mars 23 ° Sagittaire.
Malgré le fait qu’Uranus fut découvert environ 200 ans avant le passage de Voyager II en 1986, son observation depuis la Terre, même avec les grands télescopes de l’époque, ne laissait entrevoir que peu de choses à son sujet; une grosse boule orbité par cinq satellites et… l’insoupçonné basculement de son axe polaire, qui est l’une des caractéristiques physiques qui marginalisent Uranus.
La majorité des planètes, à l’instar d’une toupie, effectuent leurs rotations sur eux-mêmes sur un axe Nord/Sud relativement perpendiculaire au plan de l’écliptique , soit en général un angle inférieur à 30°. La Terre, par exemple, possède une inclinaison de 23,5 °. Mais l’axe de rotation d’Uranus est presque parallèle à l’écliptique[7], alors qu’elle possède une inclinaison de 97,86 °.
[7]Le plan de l’écliptique correspond au parcours illusoire du Soleil sur la trame céleste, ce qui donna naissance au zodiaque ou cercle des signes. En fait, cette trajectoire imaginaire correspond au trajet parcouru par la Terre dans son déplacement autour du Soleil.
Cette bizarrerie fait qu’Uranus, à l’instar d’une roue, semble tourner sur le côté[8]. Ce qui génère un rythme des saisons très particulier, alors que chacun des pôles est exposé à la lumière solaire pendant la moitié de l’année uranienne qui dure 42 ans, suivit d’une période tout aussi longue de grande noirceur.
[8]La planète naine Pluton possède également cette particularité. En supposant que Charon gravite dans le plan de l'équateur de Pluton, cette inclinaison serait de 122,5°.
Voir sur le site Futura-Sciences l'article du 2 mars 2010, "Le basculement d'Uranus enfin expliqué ?".
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